Portofino
Il est un petit paradis d'Italie qui devient sans doute un grand lieu de villégiature, l'été, où se coagulent quelques temps des grands de ce monde ("la petitesse des grands", chantait le très regretté Bashung) qui doivent garer leurs Ferraris au parking public - à 5 euros de l'heure tout de même, car il ne faut pas mêler torchons et serviettes - faute de pouvoir accéder autrement qu'en développant leurs membres bipèdes - encore qu'ils puissent avoir des porteurs (après tout, de ces gens-là rien ne serait étonnant dans le domaine de l'infâme et de l'ostentation) - jusqu'à leurs spendides demeures surplombant la mer.
Cependant ...
Hors l'été mortifère pour tout lieu côtier où la nature a dû céder la main aux spéculations des hominidés, il y a là une très grande beauté :
Car opère tout de même l'ITALIE, la Magie Italie
d'un promontoire son château, son église
d'où la vue porte sur le petit port
ou là où l'eau et la roche s'étreignent
convulsivement
dans l'indifférence végétale.
lieu forgé de l'homme matière
trace empreinte de subjective beauté
de qui a l'art de soumettre nature
Ici s'amuit la rumeur du monde
le temps se brise aux cyclopéennes lentilles protégeant les belles demeures
indifférentes
beauté figée loin d'une peur sociétale pourtant lancinante
beauté d'avant et d'après l'homme aussi
éléments, formes, couleurs, matières, grains
qui nous aveuglent souvent et nous éclairent
quelquefois.
au coeur de nos ténèbres
la beauté nous harponne
V E R T I G I N E U S E M E N T .