Grèce le pays Zagori
Les 46 villages de la région des Zagoria (ou Zagori voire Zagora), dispersés sur les flancs du massif du Timfil se fondent dans un paysage de montagnes couvertes de forêts et traversées de gorges et de torrents.
Durant la domination turque au XVe siècle, les villages des zagoria signèrent avec le sultan un traité leur accordant l'exonération des taxes et interdisant à l'armée turque de mettre pied sur leurs terres. En contrepartie de quoi il s'engageaient à rester fidèles au sultan et à fournir à l'armée ottomane un nombre défini de garçons d'écurie. Ces privilèges assurer assurerèrent la richesse de cette zone.
Les Zagoria déclinèrent au XIXe siècle, les privilèges étant aboli. Durant la seconde guerre mondiale les nazis brûlèrent un grand nombre de villages des Zagoria oriental et central, d'où s'organisaient les maquis et au moment de la guerre civile 1946 -1949 la région se vida de ses habitants partant pour les villes ou émigrant à l'étranger.
Ces villages doivent leur pérennité au tourisme, avec leurs maisons traditionnelles, leurs églises ornées de fresques et leurs vieux ponts de pierre.
Le pont de Kokkourou (1750)
Le plus beau des ponts et ses trois arches
Le pont de Plakida (1914)
Le village de Tiki
La nature est couverte de forêts
Tsépélovo abrite 500 habitants
Les maisons traditionnelles ont été rénovées
Un guest house a reconstitué avec talent l'atmosphère originelle des maisons cossues
les toitures de lauze ne sont pas sans évoquer celles de nos montagnes
Certaines églises sont pourvues d'une galerie latérale sur colonnes, propre au style local.
C'est aussi le cas pour l'église de Vikos
La place du village de Vitsa, ombragée, est un lieu fort agréable.
Le village de Monodendri est un haut lieu touristique, avec ses belles demeures de pierre grise.
Il domine les célèbres gorges de Vikos.
Des portails monumentaux occultes les belles propriétés
Chose étonnante que le système de bâton poussoir utilisé pour ouvrir la porte en l'insérant dans un trou situé sur sa partie supérieure ; il me fait penser à la fameuse bobinette et sa chevillette.
Comme dans certain village de Naxos, dans les Cyclades, où cela était fait afin de ne pas gêner le passage des ânes bâtés, certains angles des murs à l'intersection de deux rues sont rabotés et joliment décorés.
Au Nord-Ouest de la Grèce, près de la Macédoine, entre des montagnes de 1800 à 2500 mètres une étendue de 1050 km² porte le nom slave de Zagori, qui signifie l'endroit derrière la montagne.
C'est un lieu de rencontre entre la flore froide et la faune des pays de l'Europe centrale et celles de la Méditerranée ,et il est plein de vie sauvage : 167 espèces d’oiseaux, 230 espèces d’animaux parmi lesquels des mammifères comme l'ours brun, le chamois, le loup, le lynx, la biche et les loutres.
Plus de 1700 espèces végétales ont été relevées par les naturalistes. Les parois rocheuses, des rivières, d’étroits et profonds canyons, des poljé sont en abondance.
Les villages construits en pierre grise dans les parties Est et Centrale et blanche à l'ouest sont insérés dans la nature avec respect et harmonie.
Son peuple composé de bûcherons, fermiers Valaques, commerçants, forgerons, musiciens, habiles négociants avaient conservé leur autonomie pendant la plupart du temps de l'occupation turque grâce a un traité qu'ils avaient conclu avec l’occupant.
Le caractère montagneux et inaccessible du site avait joué un rôle décisif dans ce processus.
Un dur travail et une activité intense aux 17e et XIXe siècle leur permit de créer un réseau routier pavé important, des chemins et des ponts ( on en a dénombré 140). Ainsi voyagèrent-ils en Roumanie, Russie, Istanbul et en Europe centrale. Leur caravane atteignirent Amsterdam.
ls ont gagné de l'argent à l'étranger et ont investi dans les lieux où était leur maison. Ils ont construit des maisons urbaines d’extérieur modeste mais ornées de nombreuses fresques à l’intérieur.
Ils ont bâti des écoles des églises, des bibliothèques, des fontaines, des moulins, des ponts et aménagé des rues dallées avec des escaliers.
Leur prospérité a été suivie d'un déclin au milieu du XIXe siècle. Zagori, comme d'autres communautés, n'était pas en mesure de lutter contre la révolution industrielle. De la fin du XIXe siècle au milieu du 20e, 45 villages ont souffert des conséquences de quatre guerres (1821, 1912-13, 1940-44, 1946-49).
L'État a assuré la protection de ce lieu en l'intégrant dans le National Park de Pindos tandis que la reconnaissance internationale est venue avec son inclusion dans le Vikos Aoos Geoparc dont il constitue la plus grande partie.
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