Le cimetière génois de Staglieno
En ce jour de Pâques et de la résurrection du Christ se terminera la visite de Gênes par celle de son célèbre cimetière de Staglieno.
Après une après-midi de visite ratée dans les quartiers Est de Nervi et de Boccadasse bondés de monde et englué dans les embouteillages je décidai de terminer le séjour sur une note agréable, devant rentrer le soir même.
La destination fut plus éloignée que je ne pensai, à l'opposé de la ville, et prit plus de temps que prévu.
Ce fut une demi-heure avant la fermeture du cimetière que j'y arrivai. L'ombre commençait à étaler ses filets sur cet étroit vallon bâti de vieux béton.
Je me pressai pour une visite éclair à travers les allées disposées en amphithéâtre.
Et de théâtralisation il fut beaucoup question.
Il y en avait de toutes les inspirations stylistiques.
Ici comme ailleurs la condition sociale déterminait le choix de la dernière demeure. Seuls les fortunés gisaient au soleil sur les hauteurs.
Le vulgum pecus devait quant à lui se contenter de la promiscuité en bas des gradins.
La nuit gagnait, le cimetière était maintenant désert ; un photographe rangeait son matériel pour se diriger vers la sortie. J'entendis le sifflet du gardien à une distance qui me sembla assez éloignée et vis ce qui devait être le dernier bus marquer l'arrêt dans le cimetière (car celui-ci était desservi par une ligne de bus) et je me précupitai vers la sortie, n'ayant aucune envie de partager ma nuit avec les hôtes de ces lieux.
Je franchis la porte non sans jeter un coup d'oeil vaguement inquiet de part et d'autre des longs colombariums figés dans leur éternelle froide immobilité.
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