Décomplexés, qu'ils sont. Totalement
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Il fut un temps où la richesse se voulait discrète. C'était le temps du "Pour vivre heureux, vivons caché".
Ce temps n'est plus. Bien au contraire.
Désormais l'étalage ostentatoire des signes extérieurs de richesse ne provoque plus de colère, n'est même plus signe de provocation. De plus en plus s'affichent par exmple des yachts aux tailles inflationistes, des automobiles de plus en plus grosses, polluantes, très bruyantes - la dernière mode réside semble-t-il dans le montage d'échappements (à quatre sorties, s'il vous plaît ; jusqu'où iront-ils?) aussi bruyants que ceux des voitures de course, et ce, sur des véhicules jadis connotés d'état de bourgeoisie (Land Rover, Maserati et autres Mercédès de gros volumes).
Et vas-y que je te parade en plein jour et en pleine nuit et qu'importe si je réveille tout le monde sur mon passage, puisque
MOI
je fais comme il me plaît, puisque je suis
RICHE
et donc
PUISSANT.
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Dernièrement mon regard fut attiré par un rutilant véhicule que son propriétaire avait soigneusement parqué à l'abri à bonne distance du vulgaire que nous sommes, vous peut-être et moi sans doute.
Je fus choqué par ce que je lis.
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Le nom apposé à l'arrière de ce véhicule de prix ("à partir de 66 700 euros") est symtomatique de notre - enfin, de cette époque :
Cayman
Ne s'agit-il pas d'une référence à un redoutable prédateur, ou plus encore à de redoutables îles prédatrices,
puisque notoire paradis fiscal?
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Décomplexés, qu'ils sont. Totalement décomplexés.
N'est-ce pas de la provocation, cela?
Mais jusqu'où iront-ils?
Jusqu'où le peuple les laissera-t-il aller?
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Cayman méchants, jamais contents.
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