La Valette la nuit
J'aime la nuit, j'ai les idées plus claires dans le noir Serge Gainsbourg
J'aime la nuit, et même faire des photos la nuit ou entre chien et loup, parce que les formes et les lumières se combinent différemment et laissent apparaître des vues nouvelles, inédites, moins habitées par l'Homme et sa présence insistante.
Et j'aime particulièrement faire des photos après la pluie, car le sol reflète les lumières et magnifie les formes qui s'y mirent.
Et si de surcroit le ciel revient au bleu après l'ondée et avant que l'obscurité nocturne ne l'assombisse, c'est le fin du fin.
Il est même possible parfois, avec bien de la chance et beaucoup de patience, la nuit, de saisir en image l'évanescence d'un fantôme
La lumière artificielle de la cité met en relief des contrastes nouveaux
C'est presque un peu de fantastique qui naît d'un regard disponible
Une église devenue club privé en prend tout son relief
Les couleurs s'illumient parfois en une étrange composition
Ci-dessus j'aime la façon dont le X blanc du pavage semble se prolonger sous la boutique
Des rencontres improbables se mettent en scène, ici, dans cette belle demeure devenue boutique fringues
L'art du plasticien se combine harmonieusement aux formes géométriques du Parlement. L'automobile jure agréablement - mais pas tant que cela finalement du fait de son profil moderniste - par sa touche utilitaire dans une composition quasi abstraite, unifiée par la chaleur de l'éclairage.
La beauté naît, que l'on voyait moins évidente de jour
De même la lumière relie l'austérité de la fortification militaire et l'extravagance de la façade monumentale du bâtiment officiel
Ombres et lumières donnent une touche de fantastique dans ce paysage de sculptures sur la place adjacente.
Non, la nuit tous les chats ^^ ne sont pas gris.
De nuit la vision en contre-plongée fait de cet hôtel une évocation de vaisseau spatial ou d'un film d'animation de Miyiazaki (cela me fait penser au Voyage de Chihiro)
Les vieux entrepôts du Grand Harbour côté pile et côté tourisme.
Non point Firenze mais Valetta dorée du soeil couchant
Le théâtre de la vie se joue aussi sous les lumières des décors (ici, toute une mise en scène décorative construite en trompe l'oeil par les paroissiens pour la fête du Saint local) ...
En l'occurence, l'église Saint-Paul
Blancheur verticale des clochers et horizontalité jaunissante des fortifications
L'entrée piétonne dans la vieille ville prend de nuit une dimension théâtralisée. Comme un tombeau de l'Egypte Antique, peut-être?
Tandis qu'à l'écart des spéculations touristiques l'habitant s'endort dans l'authentique, ...
... que la rumeur du monde s'intériorise dans le mental du chasseur d'images, ...
... et qu'au dehors les Hommes font briller la nuit, peut-être - qui sait? -
pour donner à leurs yeux un surplus de beauté,
oubliant ainsi dans l'espace perceptif limité de leur vue
l'angoisse d'un monde qui échappe à toute idée générale de beauté et d'harmonie
pour pencher vers d'insondables gouffres.
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