Rosa Parks fait le mur à Paris
Il y a 50 ans, Rosa Parks refusait de céder sa place à un passager blanc dans un autobus de Montgomery, marquant ainsi le début du mouvement des droits civiques aux US. Aujourd’hui l’association GFR a inauguré le mur Rosa Parks, 400 mètres de street art rue d’Aubervilliers dans le 19e.
source : le bonbon
"Les gens racontent que j'ai refusé de céder mon siège parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d'habitude à la fin d'une journée de travail. Je n'étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l'image d'une vieille. J'avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j'avais était celle de céder."
Rosa Parks fait appel du jugement. L'avocat du NAACP Edgar Nixon, voyant l'intérêt symbolique du combat à mener sollicite l'avocat blanc Clifford Durr qui accepte de contester la constitutionnalité de la loi ségrégationniste. De son côté, le jeune pasteur Martin Luther King, alors âgé de 26 ans, lance avec l'aide des dirigeants de la communauté afro-américaine une campagne de protestation non violente et un boycott contre la compagnie de bus de Montgomery, boycott qui durera 381 jours. Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus en les déclarant anticonstitutionnelles.
Rosa Parks qui a contribué à la prise de conscience des Américains devient une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale et la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Mais ce n'est qu'en 1964 que les lois ségrégationnistes sont abrogées dans les lieux publics par le Civil Rights Act.
Ne trouvant plus de travail à Montgomery, ainsi que pour sa sécurité, Rosa Parks quitte la ville pour la Virginie puis pour Détroit où elle travaille comme couturière. Elle rejoint ensuite l'équipe du représentant démocrate du Michigan, l'Afro-Américain John Conyers, à la Chambre des représentants des Etats-Unis où elle restera jusqu'à sa retraite en 1988.
Rosa Parks connaît des difficultés financières à la fin de sa vie et meurt le 24 octobre 2005 suite à une démence dégénérative. Le président George W. Bush et l'ensemble de la classe politique lui rendent hommage après son décès. Le drapeau américain est mis en berne à cette occasion et son corps est exposé au Capitole pendant deux jours, honneur réservé jusque-là aux grands hommes.
Source : toupie.com
Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_Parks
« Tout est parti des attentats en janvier dernier dans les locaux de Charlie Hebdo » xplique le chargé de communication du projet. « La rue d’Aubervilliers est particulièrement emblématique car c’est la rue où ont grandi les frères Kouachi, c’est un quartier en plein mouvement ». L’idée est de remettre les habitants au cœur du jeu en les associant à cet art, en les faisant participer grâce à des ateliers de création et d’échange.
Cinq street-artists, Zepha, Bastardilla, Kashink, Tatyana Fazlalizade et Katjastroph – un homme et quatre femmes (ce qui est assez rare nous explique-t-on) – ont élaboré cette grande fresque avec les habitants du 19e.
Kashink est une femme, mais elle porte une moustache faite à l’aide d’un crayon à sourcil pour faire l’inverse « d’un maquillage de meuf ».
« Je trouve ça drôle de casser les codes esthétiques, pourquoi est-ce qu’on devrait ressembler à “ça” ou à “ça”, quand on est une nana on a une pression forte », explique-t-elle. C’est d’ailleurs pour cela que Kashink ne dessine pas de « femme femme ». Ses personnages ont des couleurs de peau qui n’existent pas, ce sont des personnages imaginaires qui n’ont pas forcément d’origines définies ou de genres définis.
Katjastroph, une Française d’origine allemande, a elle choisi de dessiner en noir et blanc, « une façon de montrer le contraste entre les humeurs qu’on essaye de canaliser en nous », dit-elle.
« J’avais prévu de faire complètement autre chose, mais j’ai tout changé après le vendredi 13, mes dessins sont une réaction directe aux premières questions que je me suis posées » confie t-elle. On découvre alors un dragon de l’apocalypse, une déesse à la fois démoniaque et angélique ou encore une femme phœnix. « Il y a un côté sombre dans ce que je peins, mais aussi beaucoup de positif. Le phœnix par exemple, se brûle lui-même mais il renaît de ses cendres. Il repart à zéro pour faire les choses mieux. »
En savoir plus :
Zepha, a calligraphié le mot “freedom” sur le mur. Celui qui se qualifie « d’écrivain public » explique comment son œuvre s’inspire directement du thème Rosa Parks. Il calligraphie sur le mur des titres de chansons de l’Amérique des années 50-60, qui ont accompagné tous ces mouvements des droits civiques américains. « J’ai aussi interpellé des gens dans la rue en leur demandant s’ils n’avaient pas quelque chose à dire sur la situation actuelle et celle des droits civiques en 55 ».
A la question « qu’apportes-tu en faisant cela ? » il répond « j’ai l’impression d’être un passeur, je suis un peu comme un petit pont entre la rue et ce que les gens ont à dire. Je pense que la peinture ça apporte le dialogue. L’art in situ ça sert à ça ».
Ci-dessus : oeuvre de Zepha
Pour plus de commentaires sur les fresques :
http://www.trompe-l-oeil.info/Murspeints/details.php?image_id=26136