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Roland dans tous ses états
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Roland dans tous ses états
28 janvier 2015

Sohn, un beau son

 

sohn-tremors-packshot

 

 

“Je m’appelle Sohn, c’est tout. Ce n’est pas une stratégie de ma part, je ne cherche pas à paraître mystérieux, mais j’ai besoin que les gens me parlent et me regardent normalement. Habiter Vienne me sauve, ça me permet de fermer la porte. La respiration de la ville est calme et apaisante, il n’y a pas cette frénésie de communiquer qu’on ressent à Londres ou ailleurs. J’ai vu un artiste qui signait des autographes en souriant à ses fans devant son hôtel l’autre jour, et je me suis demandé comment il faisait… Pour moi, c’est l’inverse, mon instinct me pousse à me protéger.”

 

 “Les génies de la musique classique des siècles précédents composaient souvent seuls. S’ils en avaient eu les moyens techniques, je pense qu’ils auraient tout interprété eux-mêmes au lieu de diriger des ensembles gigantesques. Ils cherchaient à exprimer leurs sentiments de la façon la plus précise possible, comme moi… Imagine que tu joues avec un groupe mais que soudain tes inspirations te dictent des mélodies sans batterie. Tu ne peux pas virer ton batteur du jour au lendemain, et pourtant c’est ce que tes compositions réclament. Je ne veux blesser personne mais il m’est insupportable que tout ne soit pas envisageable en permanence.”

 

Claviers, pads, écrans et synthés mesurent donc sa sismographie émotionnelle en studio. Le titre de l’album, Tremors, signifie “tremblements” ou “frissons”. Des boucles vocales hantent les circuits numériques, des synthés vrombissent dans le fond, des violons navrés s’étirent le long des refrains. Le plus impressionnant reste sans doute sa voix, dont la grâce le dispute à la légèreté, avec juste ce qu’il faut de tragique pour incarner pleinement cette electro-soul décharnée.

 

Avant de livrer ce premier disque au monde, Sohn en a éprouvé les chansons pendant de longues marches solitaires à l’aube sur les trottoirs de la capitale autrichienne.

“En automne dernier, j’ai pris l’habitude de rentrer du studio à pied au petit matin, en écoutant la session qu’on venait de boucler. Je m’arrêtais toujours à mon endroit préféré dans Vienne : un pont en fer qui surplombe la grande gare de Westbahnhof, un monstre urbain. De là-haut, on voit jusqu’aux collines qui entourent la ville. Au crépuscule, quand le soleil est en face de la gare et que la lumière se reflète sur les rails de métal, c’est surréaliste. C’est ce genre d’émotions que j’essaie de transmettre en musique.”

 

Extraits d'un article de David Commeillas, Les Inrockuptibles, avril 2014

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=L5YWvfsSOPQ

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