Etincelles de Christian Bobin 10
*
10
*
Qu’est-ce qui me fait si peur dans l’été ?[...] C’est, je crois, la glorification par elle-même d’une société jeune, vive, aisée, cette sinistre euphorie d’un monde méprisant ses vaincus. L’été, ce n’est pas pour les prisonniers, les vieillards, les malades, les pauvres. Pendant cette saison, ils sont encore moins visibles que pendant le reste de l’année. Ils se taisent et contemplent le bleu d’un ciel qui les oublie.
p. 55-56
*
Oui, l'été comme le temps de la fête, du bruit, de la lumière ; et la fête, c'est pour le jeunes, en tout cas c'est ainsi que nous la présente le monde de l'"information", télévisuelle ou autre, jusqu'à la publicité. L'été, on s'éclate.
Tenez, l'on tape "été dans un moteur de recherche ; voici une image que l'on obtient :
ou bien
ou encore
Avec le mot "hiver", l'on se voit proposé des images des paysages enneigés.
La métaphorisation n'est pas la même.
Lot de consolation cependant pour les pauvres : l'été, il fait moins froid à dormir dans la rue.
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Aznavour dixit.
*