Dans la maison, film de François OZON

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C'est un film très attachant, une joie pour qui prend du plaisir à assister à l'élaboration de la fiction, littéraire ou cinématographique, plaisir d'explorer les possibles narratifs, de perdre pied parfois entre la représentation de la réalité et celle de la fiction inventée par les deux principaux protagonistes (le professeur de Lettres et l'Elève doué), plaisir de voir ce vieux professeur aigri retrouver l'enthousiasme du créateur assoupi en lui grâce au coup de fouet apporté par la jeunesse.

Et puis aussi partager pour ma part cette imagination qui peut porter certains d'entre nous - je sais maintenant que nous sommes au moins deux dans ce cas ; cela est toujours rassurant qu'à partir de deux, JE ne suis plus un phénomène - à inventer des vies ou des tranches de vies possibles aux gens que l'on regarde dans la rue ou à travers  leurs baies vitrées.

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Comments

[Emmanuelle]

As-tu lu "Inassouvies, nos vies", ce roman de Fatou Diome ? La narratrice y observe ses voisins dont les silhouettes se découpent sur les fenêtres éclairées de l'immeuble d'en face.

«Rendue fébrile par l'attente de détails qui ne viennent pas», elle décide alors de «se muer en brodeuse.» Elle file «le coton brut» pour «tisser de quoi habiller les vies» qu'elle subodore et, «à défaut de tout comprendre d'elle-même», «la vie des autres» lui sert «de puzzle géant qu'elle complète de jour en jour.»