Regret de malrencontre
C’était au cours d’une manifestation. J’avais rencontré une amie, E., avec qui je parlais à la lisière du fleuve protestataire. Quand, dans le dos de mon amie, passa un personne que j’avais connue lors d’un stage de formation il y a une quarantaine d’années, que j’avais revue de temps à autres à l’occasion des nombreux défilés de cette sorte qui auront jalonné ma vie, et avec laquelle j’échangeais une rapide salutation lorsque nos regards se croisaient.
Or, ce jour-là, sa tête se tourna vers moi et son visage s’illumina. Il m’offrit un sourire si radieux, un regard si intense, immobilisé dans ma direction, à une distance minime, que j’en restai tout ébaubi. Je ne parvins qu’à articuler un pauvre « Ca va ? », n’osant interrompre la communication avec mon amie.
Passé un temps d’immobilité, il répondit « Ca va et toi ? », et se remit en mouvement dans le courant humain.
Je reste fort insatisfait de ma réaction, qu’elle ait autant manqué de vivacité, de vie. Car Jean-Luc est une personne que j’admire, enseignant – ce qui n’est déjà pas rien - et néanmoins artiste. Et lorsque l’on vous offre un sourire radieux, comment ne pas regretter d’y avoir piètrement répondu ?
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Il y a un blog quelque part ;
Ce com comme une bouteille à l'amer. J'aurais joie à trouver tes coordonnées, Jean-Luc, toi qui m'as offert ce si beau sourire en cette matinée de manif niçoise, et à qui je n'ai pu, causant avec une - autre - amie, ne renvoyer qu'un "Ca va?" qui me laisse bien mal satisfait.
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A suivre … (j’espère)
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