Souvigny en Allier

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Les origines du prieuré de Souvigny, situé au sud-ouest de Moulins, au cœur du bocage bourbonnais, remontent à la donation qu’Aimard, vassal du fondateur de Cluny, le duc d’Aquitaine Guillaume le Pieux, fait à la nouvelle abbaye bourguignonne en l’an 915 ou 920. L’ancêtre de la famille des Bourbons cède à Cluny ses terres de Silviniacum avec une église dédiée à Saint-Pierre.

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L’installation des moines clunisiens ne semble dater que de 960, sous l’abbatiat de Mayeul. Ce prieuré va connaître un essor rapide. Il devient très vite l’un des plus importants de l’Ecclesia cluniacensis et figurera parmi les « cinq filles » de Cluny. La mort du quatrième abbé de Cluny à Souvigny, le 11 mai 994, contribue largement à cet essor. Canonisé dans les années qui suivent son décès, saint Mayeul est l’objet d’un culte très vivant tout au long de l’époque médiévale. Dès 995, Hugues Capet se rend en pèlerinage sur sa tombe. Deux ans plus tard, selon Raoul Glaber, à l’occasion d’une épidémie du mal des ardents, les pèlerins accourent de toutes parts. L’abbé Odilon, qui favorise la diffusion du culte de Mayeul, dont il écrit une vie entre 1031 et 1033, meurt à son tour à Souvigny, le 1er janvier 1049. Il est inhumé à ses côtés, dans la crypte de la première église prieurale, en forme de croix latine, qu’il avait probablement lui-même fait construire.

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Etape sur le chemin auvergnat, reliant la via Podiensis à la via Lemovicensis, emprunté par les pèlerins de Saint-Jacques, Souvigny reçoit la visite, en 1095, du pape Urbain II. Ce dernier procède à une translation des reliques de saint Mayeul, qui prennent place dans le vaisseau central de la nef, devant le chœur. Par la suite, les restes de saint Odilon rejoindront ceux de son prédécesseur dans le même caveau, que surmontera un monument couronné par les gisants des deux abbés crossés et mitrés, mis au jour par les fouilles de novembre 2001.

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Au XII^ème siècle, le prieuré de Souvigny connaît l’apogée de son histoire. Le bourg monastique est un centre régional de commerce en plein développement. Les prieurs y exercent la haute et la basse justice et ont le droit de battre monnaie. L’église, agrandie à l’instar de Cluny III, se dote d’un deuxième transept, de doubles collatéraux et d’un chœur avec déambulatoire et chapelles rayonnantes. L’activité du scriptorium bat alors son plein : c’est en son sein qu’est fabriquée une grand bible romane en un seul volume (400 feuillets et 32 kilogrammes) conservé depuis 1793 à la bibliothèque de Moulins.

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A partir du XIV^ème siècle, alors que les reliques de Mayeul et Odilon ont pris place, respectivement en 1267 et 1345, dans deux chasses reliquaires placées à l’entrée du chœur des moines, certains duc de Bourbon vont choisir comme lieu de sépulture la prieurale de Souvigny, où avant eux, au XI^ème siècle, les premiers sires de Bourbon avaient été inhumés.

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A partir de 1432, le prieur Dom Chollet (1424-1444), ancien prieur du Mont-Saint-Michel, procède à des réaménagements dans le cloître, qu’il reconstruit, et rase l’avant-nef de l’église, qui menace de s’écrouler. Il stabilise la tour nord de la façade romane par un énorme contrefort d’angle et reconstruit les parties hautes de la nef, ainsi que le chœur. Vers 1440, il fait exécuter l’armoire reliquaire dans laquelle les reliques des deux abbés sont à nouveau transférées. Enfin, en 1448, débute l’édification de la chapelle neuve, dans le bras nord du deuxième transept. Dotée d’un petit oratoire avec cheminée, elle sera achevée en 1456, pour accueillir le tombeau de Charles 1er de Boubon (+ 1456).

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Après une période difficile, faite de luttes internes, Souvigny adhère, en 1634, à l’Etroite observance clunisienne. Une nouvelle ère de prospérité s’ouvre alors pour le prieuré, dont les bâtiments conventuels sont reconstruits, à l’ouest du cloître médiéval, entre 1680 et 1732. En 1783, François-Henri Clicquot, refait l’orgue. A la Révolution, les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux. Les deux longues flèches de pierre qui couronnaient les deux tours romanes de la façade et le clocher qui s’élevait à la croisée du deuxième transept, sont abbattus ; les vitraux sont lapidés, les gisants des Bourbons et des abbés mutilés… toutefois, affectée à l’usaged e la paroisse après le Concordat de 1801, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny est sauvée de la destruction. En 1894, les bénédictins, sous la houlette de Dom Mayeul Lamey, tentent d’y faire revivre la vie monastique, mais les religieux sont dispersés suite à la loi de 1901 sur les congrégations religieuses.

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Le tombeau des abbés Mayeul et Odilon a été découvert en novembre 2001, dans la nef centrale, au niveau de la deuxième travée à l’ouest du transept occidental. Il se composait dans son dernier état d’un caveau rectangulaire, orienté vers l’est, doté d’un petit escalier descendant à l’ouest. Cet escalier permettait aux pèlerins d’accéder au couvercle trapézoïdal du sarcophage en grès dans lequel les restes des deux abbés furent réunis à la fin du XIème siècle. Ce couvercle était doté d’une ouverture carrée, de type fenestella confessionis, permettant le contact avec les reliques ; l’ensemble était surmonté du monument funéraire à double gisant des abbés crossés et mitrés, détruit par les révolutionnaires en 1793, et dont les milliers de débris servirent à combler le caveau…

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Comments

[Musée Souvigny]

Bonjour,

Je voudrais juste corriger une erreur, il ne s'agit pas de Souvigny en Sologne mais de Souvigny dans l'Allier (03).

Cordialement,
Le musée de Souvigny

[Mikael]

J'ai dû visiter ça il ya pas mal d'années... C'est assez joli d'ailleurs... C'est bien d'avoir retracé toute l'histoire... Moi qui parlait des passions humaines le même jour... Les destructions et mutilations en sont une bonne illustration.
Bonne soirée